Le pape François a pris l’initiative de consacrer l’Ukraine et la Russie au Cœur immaculé de Marie.
«Reçois donc, ô Mère, notre supplique.
Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.
Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.
Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.
Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.
Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.
Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.
Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.
Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.»
Dans la prière à Celle qui a dit oui jusqu’au pied de la Croix, François espère convertir les cœurs des hommes et femmes des deux peuples, soldats comme civils, et les ouvrir à la pitié, au remords, au désir de faire taire les armes et de se réconcilier. Qui peut douter que certains y seront sensibles ? Nous les premiers. Le jour du vendredi saint sera donc pour nous un jour privilégié pour reprendre la même prière. Dans l’écoute attentive de l’évangile de Jean, nous pourrons privilégier la présence fidèle de Marie. Notre prière pourra s’élargir à tous les conflits qui ensanglantent la planète. En particulier pour nous, les pays de la zone sahélienne : Mali, Burkina Faso.
Le samedi saint est le temps du silence, du recueillement, du repos. C’est également le temps de la solidarité universelle illustrée par la célèbre icône qui ouvre cette lettre. Le Christ descendu aux enfers, tend une main ferme pour tirer Adam et Eve du séjour des morts. Nous sommes tous frères et sœurs d’un même Père Créateur, et Christ est au centre de notre Histoire. Nous élargirons donc notre prière à tous ceux qui nous précédés sur cette terre et à tous ceux qui font partie aujourd’hui de notre maison commune. Est-ce trop demander ? Pouvons-nous porter toute la misère du monde ? Compatir à toutes les souffrances ?
Mgr Van Thuan, dans sa prison, nous ouvre la voie la plus sûre :
Seigneur infiniment bon,
tu connais mon cœur et mes faiblesses.
Tu ne m’abandonneras pas.
Tu es infiniment juste et ne me demande rien qui dépasse mes forces.
Mon Bonheur est infini lorsque je contemple ta justice infinie
et que je remets toutes choses entre tes mains.
Aux moments où je manquais de défaillir sous le poids du mal
t’es-tu jamais éloigné de moi ? Tu étais présent plus près de moi que jamais.
Jamais le Seigneur ne m’abandonnera à mes limites (Luc 12,11-12)
sinon serait-il encore Dieu ?
(Prières d’espérance, n° 43)
Puis vient le matin de la résurrection dans le jardin du sépulcre. Jésus sous les traits du jardinier. Puis Jésus sous les traits du voyageur qui croise les deux disciples en route vers Emmaüs. Ils marchent ensemble (sun-odos). Tout en marchant, il leur révèle le sens des Écritures qui s’applique à Lui, et se fait reconnaître à la fraction du pain. Marcher ensemble c’est l’expérience que nous faisons à l’invitation du pape François dans nos paroisses, dans notre Institut. Bien sûr chacun demande : qu’est-ce qu’il restera de nos réflexions quand elles auront été rassemblées à toutes les étapes de la hiérarchie de l’Église ? Mais déjà, les fruits s’en font sentir dans les prises de conscience qui s’opèrent dès le niveau de la paroisse ou de l’équipe de base du mouvement d’Église. Les équipes d’animation paroissiale relisent les contributions de leurs paroissiens. Elles préparent des initiatives dans la conduite de la paroisse comme dans sa visée missionnaire.
Notre Institut contribue également à cette démarche synodale. Des comptes-rendus arrivent au Conseil général. Et bientôt se tiendront nos assemblées générales, Instituts et Famille Cor unum, du 28 juillet au 3 août prochain.. Ensemble nous devrons relever le défi de la synodalité pour notre propre famille. Que tous les membres de notre Institut, en ce jour de Pâques, prient pour que nos Assemblées marchent ensemble d’un même Cœur et soient guidées par le même Esprit.
P. Jean Hugues Soret
Responsable général des PCJ